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Æsir, présentation et extraits

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  • Roman EN RECHERCHE D EDITEUR
  • Dark Fantasy
  • 850 000 signes espaces comprises

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En quelques mots :

Aux confins des monts de Thulé, se dresse Æsir, une citadelle de pierre et de glace, qui défie les éléments et abrite la dernière lignée atlante. Cachés, oubliés des peuples barbares libérés du colonialisme par l’effroyable cataclysme qui fit disparaître Atlantis sous les eaux, les Æsirains voient leur destin les rattraper.  Des hordes arrivent à leurs portes par les chemins des cols…

Récits de bataille, vengeance, aventures, voyages, exil, survivance au deuil, trahisons, amours saphiques, intrigues de palais, camaraderie guerrière, rituels magiques et nécromancie, huit-clos psychologique, machination divine sont les thématiques principales de ce roman.

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Les premières pages :

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L’oeuvre d’une vie

Un auteur est-il capable de créer plus de un ou deux cycles vraiment très réussis ou commet-on une seule grande œuvre dans sa vie ?

Je me suis posée cette question en relevant sur de nombreux forums de lecture des avis plutôt mitigés sur les derniers cycles de Fantasy, Les cités des Anciens, Le soldat chamane, d’une auteure que j’apprécie particulièrement, Robin Hobb. Ces précédents, L’assassin royal, Les aventuriers de la mer, sont quant à eux présentés comme des chef d’œuvre, des ouvrages ayant renouvelé le genre.

A bien y songer, quel auteur reconnu aura été capable de nous offrir plusieurs opus-univers de qualité supérieure, sans « recycler » un minimum ses précédents univers ?

Si je pense à Zélazny, je ne pense qu’aux princes d’Ambre, Tolkien et son seigneur des anneaux, Asimov et ses robots, Herbert et Dune. Orson Scott Card ferait l’exception avec Ender d’une part et Alvin le faiseur de l’autre, mais les univers de ces deux cycles sont si différents qu’il parait étrange de les comparer sur un même plan. De même que Vance qui tape dans plusieurs registres avec Cugel, la fantasy comique,  Lyonesse l’héroic-fantasy, le planet opera avec Tshaï, les Baladins, Cadwal, le polar SF : les princes démons, le space opera, Alastor… Mais moi-même je les trouve d’une qualité très disparate.

Cela tient-il aux littératures imaginaires en général ? Si on s’intéresse aux personnages récurrents que l’on trouve par exemple dans les polars (commissaire, privé, légiste…) , on continue de noter qu’il existe fort peu de multipaternité. Un, Deux, trois héros par auteur se partagent le haut de l’affiche.

Alors, bien sûr, tout est question de goût, des lecteurs trouveront sans doute des tas d’exemples d’oeuvres cycliques tout aussi intéressantes chez le même auteur.

Ma question n’en a pas moins de sens lorsque l’on s’intéresse aux processus d’écriture puis d’édition. Cela viendrait-il alors de l’architecture ramifiée, aux situations détaillées, universalistes de ce que l’on appelle les cycles ? Parce que les véritables cycles se caractérisent par la construction non pas d’une intrigue et d’un contexte assorti, mais de tout un univers (un monde) dans lequel s’inscrira l’intrigue et les multiples intrigues secondaires. L’échelle spatiale est grande, l’échelle temporelle, de même, surtout pour des histoires qui couvrent des générations de personnages.

Même les auteurs les plus prolixes n’ont peut-être pas une durée de vie suffisante pour créer et écrire une multitude d’histoire originales et prenantes… Et nombre d’entre eux resteront inconnus, et sans la récompense d’une première publication, les germes d’un autre cycle dément finiront par sécher au fond d’un tiroir.

J’imagine que les auteurs, que cette question tourmente autant que la peur de la page blanche, trouvent moyen d’insuffler le maximum de vie à chacune de leurs œuvres et qu’ils embrassent cette idée romantique et morbide à la fois qu’il leur faut exceller, car l’histoire sera peut-être la dernière qu’ils auront à narrer.

 

 

 

[Ecrire un récit] Comment débuter : les premiers mots

Ils détonnent, ils marquent, ils happent le lecteur, les premiers mots d’un texte sont très importants.

Ne dit-on pas souvent que seule compte la première impression ? Souvent ce sont les premières lignes qui vont décider le lecteur à poursuivre ou à stopper sa lecture.

Bien sûr, l’histoire que l’on s’apprête à poser sur le papier peut « demander » à commencer de telle ou telle façon, mais avoir conscience des processus mis en place – même instinctivement – peut permettre d’améliorer encore le texte, de varier l’approche sur l’ensemble de notre œuvre. (Cela a un intérêt notamment lorsque l’on rédige un recueil de nouvelles, si toutes les nouvelles débute de façon identique ne risque-t-on pas de lasser le lecteur ?)

Voici donc quelques pistes de réflexions :

  • Avec un style ample et lyrique, on peut commencer par une belle description qui fera à coup sûr naître des images nettes dans l’esprit du lecteur.
  • Avec un style plutôt incisif, nerveux, commencer par un dialogue ou une scène d’action.
  • Si le texte est réaliste, on peut se permettre de ne pas trop décrire le contexte.
  • Au contraire, s’il s’agit d’un monde imaginaire très différent du nôtre ou de notre époque moderne, il faut rapidement poser les premières bases de cet univers avant que le lecteur puisse visualiser, ne pas se faire de fausse idée.
  • Si l’histoire débute par un long statu-quo, user d’un prologue, d’un flash-back ou d’un flash-forward afin d’intriguer le lecteur
  • Si au contraire l’histoire débute par une grosse scène d’action, soyons assez malin pour y assortir des impressions, des sentiments, des sensations afin que le lecteur puisse au moins, même sans le contexte, vivre l’action.
  • Si on commence le texte avec une phrase qui introduit l’idée d’un témoignage, veiller à la concordance des temps, à placer ce témoignage à postériori de l’action pour que le lecteur comprenne vite de quoi il s’agit. Personnellement je ne suis pas « fan » de ce genre d’accroche car elle est très classique, peu originale et souvent assez mal gérée.

Les stratégies ci-dessus peuvent concerner plusieurs paragraphes, si on ressert maintenant le cadre de notre réflexion à la première phrase, aux seuls premiers mots, on peut trouver intérêt à débuter par :

  • une phrase qui choque, porteuse d’une idée dérangeante, violente, obscène ou avec des injures. Ex : « — Mais qu’est-c’que çapeut te foutre ? »
  • une phrase porteuse d’un contresens, d’une idée étrange, bizarre, qui va intriguer le lecteur. Ex : »Ils l’avaient trouvée à l’aube, à cette heure encore grise qui n’appartient pas tout à fait aux vivants. « 
  • une sentence, une morale, un jugement. Ex : « Je suis ce que je suis, ni une jeunesse, ni une héroïne de conte de fée. « 
  • une phrase courte qui sera percutante. Ex : « L’aube dernière arrive. »
  • une phrase longue qui sera lyrique. Ex : « El-Djazaïr… la musique du mot s’apparente à l’ineffable chant du vent d’est, harmonisant aux palmes des dattiers, l’accord de vie, l’accord parfait, entre la terre et la mer. »

Certains lecteurs préfèreront toujours lire les premières lignes d’un ouvrage plutôt que d’étudier le texte de quatrième de couverture, avant de l’acquérir, alors mieux vaut faire tout de suite impression !