Archives par mot-clé : comment

Inséparables, chronologie : du 1e mot à sa sortie en librairie

inséparables_chrono15 septembre 2014 : L’idée a déjà germé depuis quelques temps, après la construction d’un premier plan et les recherches bibliographiques nécessaires, j’entame la rédaction du roman. Les dix premiers chapitres sont faciles à écrire. Ensuite, à l’approche des fêtes de fin d’année, je ralentis, la période ne s’y prête pas, j’ai des doutes sur certains développements futurs du récit. Je fais une pause. Mon chemin s’éclaire à nouveau en janvier et j’avale les pages.

1 février 2015 : Je mets le point final. Je relis et corrige le tout avant de le soumettre à Cyril, mon prime bêta-lecteur.

10 février 2015 : Après une énième correction et relecture, j’adresse mon fichier à une première maison d’édition. Je la cible en premier lieu, car j’y avais été encouragée et je crois que mon manuscrit leur correspond. Les soumissions, c’est toujours long, je patiente, demande de ses nouvelles en septembre…

Novembre 2015 : je reçois un refus sous la forme d’une réponse détaillée. Il y a des idées intéressantes de « retravail » dans ce qui est dit, d’autres points avec lesquels j’ai du mal à être d’accord. Je m’accorde le reste de l’année pour réfléchir à un remodelage du roman.

Janvier 2016 : je tente un travail de réécriture. Bien vite, je me rends compte que ma première impression était légitime, le récit devient moins cohérent, il perd de sa personnalité, de sa spontanéité. Cela me donnerait moins de soucis de créer une nouvelle histoire complètement différente. Je décide donc d’abandonner et de retenter les soumissions avec ma version originelle.

Avril 2016 : J’envoie à trois maisons d’édition. Pas plus. Je cible celles dont je connais le catalogue et celles qui acceptent les fichiers numériques… C’est que ça finit par être cher d’envoyer des manuscrits !

Eté 2016 : je reçois deux refus.

18 octobre 2016 : La bonne nouvelle tombe, le roman paraîtra chez Magnard !

9 novembre 2016 : Le travail éditorial a commencé. Mélanie, responsable éditoriale chez Magnard Jeunesse, m’envoie la première moitié du roman annotée. Elle en profite aussi pour me montrer la prémaquette du visuel de couverture et je suis enchantée.

30 novembre 2016 : C’est la course, nous sommes arrivées au bout d’une première vague de correction, puis d’une seconde. Les dernières modifications sont enregistrées pour obtenir un récit « propre » pour des épreuves de presse.

12 décembre 2016 : Les épreuves, un trailer du roman ont été présentées aux partenaires presse, aux représentants commerciaux.

19 décembre 2016 : Mon contrat arrive dans ma boîte aux lettres, ainsi qu’un exemplaire épreuves du roman, c’est comme un cadeau de Noël à l’avance !

6 février 2017 : Après un mois de janvier où l’équipe était occupée ailleurs, les échanges reprennent pour affiner les corrections du roman. Valse des fichiers annotés.

2 mars 2017 : La maquette définitive du livre est partie chez l’imprimeur !

6 mars 2017 : Les efforts de promotion commencent à peine — communication sur les réseaux sociaux, envoi de services de presse, inscription à des salons littéraires ou organisation de dédicaces en librairies…

14 avril 2017 : date de parution officielle d’Inséparables. boogie

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Inséparables, l’histoire de l’écriture d’un roman

img_4257Dans un billet futur, je retracerai la chronologie précise de l’aventure Inséparables.   Ici-même, c’est presque la Préhistoire du roman que je vous raconte. Rassurez-vous pas d’atelier de taillage de silex au programme… juste quelques jalons sur : comment le roman a émergé. tic

J’imagine qu’il y a autant d’auteurs, autant de source d’inspiration initiale ou de déclic pour démarrer un récit. L’étincelle pour Inséparables n’avait rien de poétique, d’onirique et ne provenait pas non plus d’un besoin existentiel. Je voulais écrire un roman « young adult ». Je n’aime pas trop les étiquettes, encore moins les sigles anglais à la con, pardon, mais quand c’est affaire de mode, il faut savoir être souple. Avec plusieurs manuscrits SFFF « adultes » dans mes tiroirs et zéro touche en soumission à cette époque, je voulais tenter une autre approche du Grand Méchant Éditeur insaisissable. flap

Mon expérience au tremplin Blackmoon m’avait donné une vague idée des  « goûts et envies » de la direction. Moins de violence, plus de romance, moins de créatures, plus d’aventures, moins d’imaginaire et d’intrigues enchevêtrées, plus de contemporain et de simplicité… et surtout pas de dents longues… Je me suis donc orientée vers l’idée d’un récit un peu psychologique dans le traitement des personnages, mais en même temps nerveux et rebondissant, comme un thriller. Pour ne pas créer de distance avec le lecteur, je l’ai ancré dans un contexte de polar et de légère anticipation et non pas dans de la SF très futuriste. Restait cette histoire de romance et mon impression qu’il était facile de tomber dans le cliché ou le « déjà lu » en usant de cet ingrédient… Tout a déjà été écrit ou presque, on écrit jamais rien de vraiment neuf, le diable se trouve dans les détails… gna, gna, gna, oui, mais pour beaucoup, l’Amour est au centre de toutes les bonnes histoires (cette autopromo que je fais ^^). Alors comme primes intérêts affectifs (pour pas écrire love interest), j’ai choisi de raconter les aventures d’un frère et d’une sœur.

Ça, c’étaient mes ambitions de base. Ensuite, l’histoire et les personnages ont pris le pas sur mes bonnes résolutions. Néanmoins, arrivée au point final, j’avais tout de même l’impression d’avoir rempli le cahier des charges. Un tour de soumission plus tard, il apparaissait que la mode avait peut-être encore changé… C’est le travers de l’auteur long à la détente : d’avoir toujours une histoire de retard sur ce qui sort en librairie.

Elle est où la morale ? Y en a pas. On peut plaire de plusieurs façons. L’acceptation d’un manuscrit c’est une affaire de goût et de contexte… J’ai soumis à trois autres éditeurs, dont Magnard Jeunesse. Le facteur chance, qui fait que tu frappes à la porte au bon moment, existe aussi. Cette chance, je l’ai eue, auteurs qui me lisez, je vous la souhaite ! smile

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

[Ecrire un récit] Ecriture planifiée ou spontanée ?

Maintenant que j’ai, dans des articles précédents, longuement parlé de la forme que peut prendre le récit. Il est temps de nous intéresser au fond de l’histoire. À vrai dire, il apparaitra peut-être à certains, qu’il était sans doute plus logique de commencer par cela. Je crois pour ma part qu’avoir de bonnes idées, n’est pas ce qui freine la majorité des auteurs amateurs. Nous sommes tous capables de laisser libre cours à notre imaginaire débridé. Par contre, la mise en place correcte et efficace des ces idées dans un récit bien écrit constitue un véritable défi. C’est pourquoi il me paraissait nécessaire d’insister préalablement sur la question du format, des processus narratifs, du style, etc.

 

En guise de prérequis, je vous renvoie à l’article de wikipedia sous l’entrée « Intrigue« . Le sujet de l’histoire en elle-même questionne notre sens de l’intrigue et notre capacité à organiser nos nombreuses idées. Ce qui suit n’a trait qu’aux questions d’organisation.

Partons du principe que vous avez une idée générale de l’histoire que vous vous apprêtez à écrire. Votre problématique est celle-ci : dois-je dérouler la totalité de mon intrigue dans un plan détaillé ou garder ma spontanéité et me contenter de quelques jalons qui s’étofferont dans la pratique de l’écriture.

 

 .

Si vous posez cette question à une communautés d’apprentis auteurs, vous obtiendrez autant de réponses différentes que de membres appartenant à celle-ci. Certains ne planifient pas du tout, d’autres qu’à moitié, certains ne procèdent jamais de la même façon, d’autres semblent tétaniser à l’idée de se lancer sans filet. Vous l’aurez compris, le choix est personnel, et la « bonne » méthode ne s’oppose pas à la « mauvaise », comme ont tenté de nous le faire croire quelques auteurs célèbres, œuvrant pour quelque manœuvre éditoriale à but purement commercial.

Si vous êtes néanmoins dans le brouillard, voici une petite liste sans prétention d’affirmations plus ou moins vraies pour vous donner une idée de la méthode qui sera la vôtre :

 

 .

– Faire un plan évite les erreurs de cohérences dans le récit, permet aussi d’équilibrer les chapitres et parties.

– Une écriture spontanée, sans plan ni barrière, vous permet une plus grande liberté imaginaire.

– Une écriture planifié est l’antidote à la page blanche. Lorsque vous séchez vous pouvez écrire une partie  qui vous inspire plus, en aval de votre point d’arrêt, sans crainte que le récit soit bancal.

– Avec une écriture spontanée vous vous surprendrez vous-mêmes, et ne nous vous ennuierez jamais lors de la rédaction.

– Pourquoi faire un plan, puisque de tout façon vous ne le suivrez pas ?

– À faire des plans, des synopsis, des fiches de personnages, on passe plus de temps à se préparer à écrire, à fantasmer le récit qu’à écrire réellement.

– Écrire de manière spontanée peut aboutir à une histoire bancale, peu crédible et qui n’aura pas atteint sa pleine maturité.

– Les meilleures idées sont celles qui naissent au cours de la rédaction, lorsque vous êtes en plein de l’action, le plus « dedans », le plus impliqué dans l’histoire.

– Pour le débutant le plan est rassurant et constitue une aide pour bien organiser son récit.

– Le plan contre-carre Alzheimer.

– Pour l’auteur expérimenté, le plan n’est pas obligatoire.

– Faire un plan ? Oui, mais tout dépend de la longueur du récit. Il est nécessaire que pour les longs romans.

– Faire un plan permet parfois de dégager des intrigues secondaires.

– L’écriture spontanée est génératrices de surprises et de rebondissements.

 .

Voyez, chacun des deux camps se défend, et entre les deux, il y a toutes les graduations qui vous permettent de trouver votre juste mesure.