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[Ecrire un récit] une question de style

Il se pourrait bien que cela soit comme les couleurs et le poivre : tout est affaire de goût et de dosage.

Mais ce que la question du style interroge c’est notre capacité à retranscrire par des mots tout ce qui compose l’histoire, soit, pour schématiser : les évènements et les émotions des personnages.

Le style serait donc à la fois la « couleur » émotionnelle que l’on donne son récit et son piquant, sa pertinence contextuelle.

Assez pour les images, prenons un exemple.

Si j’écris :

« Sans hésiter plus longtemps, il grimpa tout en haut de la colline. Après avoir lâché ses deux sacs sur une grosse pierre plate, l’homme étudia longuement la ligne d’horizon. Pour l’instant, il ne voyait arriver personne. »

C’est différent de :

« Sans plus d’hésitation, la fureur de ses pas le porta au faîte de la colline. L’homme fit choir ses fontes sur un lit de roche, puis son regard perça jusqu’aux confins du monde visible. Nul encore n’était près de le rejoindre. »

Et pourtant, ces deux passages décrivent une même situation. Mais si la première proposition pourrait se rapporter à n’importe quel type d’individu placé à n’importe quelle époque, certains indices nous poussent à croire que la deuxième citation appartiendrait à un récit se voulant rapprocher d’une époque archaïque et que l’homme en question se trouverait à avoir plus de caractère et/ou à se montrer plus volontaire.

Les deux phrases différent notamment par le choix des mots, la structure des phrases.

En réalité, avec d’autres exemples plus aboutis que les miens, on pourrait trouver des différences à tous les étages de la phrase. Voici ceux qui me viennent le plus communément à l’esprit :

– le vocabulaire

– la ponctuation

– la longueur des phrases

– la variation des structures

– la place des mots

– le choix des temps de conjugaison

– le recours au passif, à l’actif

– l’usage de formes nominales, de formes conjonctives…

les figures de style (y compris la « musique des mots »)

Autant d’outils pour bien se faire comprendre, mais aussi pour faire un clin d’œil au lecteur qui saura lire entre les lignes, le style est aussi une signature, des petits cailloux blancs jetés au cour du cheminement créateur.

Être conscient que l’on a ou que l’on doit jouer d’un style particulier permet à l’auteur d’enrichir son texte. Car, pour schématiser, en répondant à la question : « quelle mot choisir pour décrire telle chose ? » l’auteur ne s’en remet pas au hasard, à la facilité, il fait preuve d’une certaine intention auquel le lecteur sera finalement sensible.

 

Hécate, un roman inédit de Nathalie Henneberg à paraître

Début mai paraîtra aux éditions Sombres Rets, Hécate, un roman fantastique de Nathalie Henneberg. Si vous ne connaissez pas encore cette grande dame de la science-fiction  française, je vous conseille de vous plonger dans ses œuvres aussi bien écrites que génératrices de frissons et d’évasion.  (Ces romans publiés au masque ou au rayon fantastique sont facilement trouvables en bouquinerie et sinon il y a eu quelques rééditions récentes, par exemple La Plaie chez l’Atalante.)

Pour en revenir à Hécate, la publication de ce roman a donné lieu à toute une aventure à laquelle j’ai participé dans sa phase finale, pour la correction et l’illustration de couverture (ça fait quelque chose de jeter les yeux sur un texte inédit d’une auteure qu’on a beaucoup admiré !) Mais avant cela c’est l’histoire d’un manuscrit que Nathalie confie à la fin de sa vie à Didier Reboussin, un jeune fan et ami, pour qu’il l’aide à le finir. Mais la grande dame décède. Le manuscrit dort plusieurs décennies dans un tiroir avant de retourner sur l’écritoire grâce à quelques rencontres providentielles (Charles Moreau) et cette passion qui anime toujours Didier. Le hasard (Nathalie y aurait peut-être vu le destin) a fait qu’il a croisé un autre admirateur et fervent lecteur de Nathalie Henneberg, en la personne de Cyril Carau, avec lequel il a entrepris de finaliser le roman, dont il manquait les chapitres de conclusion. Après avoir soumis le manuscrit, en vain, à des maisons d’importance qui avait déjà manifesté de l’intérêt pour l’œuvre de Henneberg, Hécate prend le chemin du catalogue de Sombres Rets.

Pour moi cette aventure a un petit goût d’espoir et de revanche. J’aime l’idée qu’une auteure de sa trempe n’aura pas été oublié, j’aime l’idée que les minis maisons d’édition sont moins frileuses que les grandes, j’aime surtout l’idée que ce texte remarquable puisse paraître et susciter chez de futurs lecteurs l’envie de lire davantage de récits de Nathalie Henneberg.

Voilà la petite histoire qui se cache derrière la grande et belle Histoire narrée dans ce roman.

Pour en savoir plus sur Hécate, rendez-vous sur le site de Sombres Rets

Les derniers feux d’Æsir

Débuté à l’automne 2007, je viens de mettre un point final à ce roman tandis que l’été 2011 va finissant. C’est donc l’heure du bilan.

Æsir, le titre est encore provisoire, peut-être vais-je lui adjoindre un sous-titre ou complétement, Æsir donc, est un gros (850 000 pour ceux qui seraient pas familiers de mes petits compteurs de signes) roman de fantasy barbare. Son prologue est disponible en livre animé dans la section des écrits. Plus de quatre ans m’auront été nécessaires pour dérouler tous les fils de cette histoire. C’est plutôt honnête comme durée de gestation. cool

J’ai l’air d’accuser le coup, mais ne vous y fiez pas, la déprime post-écriture s’est emparée de moi et depuis ce matin, après une mauvaise nuit, (comme la veille d’un exam) je ne parviens pas vraiment à couper le cordon. Alors vous dire ce que je ressens, ce qu’il en est de ma satisfaction, de mon jugement, de mes attentes, de mes espoirs pour l’édition, cela attendra que je digère…

Une certitude cependant, j’entreprends dès à présent les corrections, suivra la bêta-lecture de mon cher et tendre, et d’autres relectures avant une possible soumission.

C’est tout, c’est dit. Je suis vidée. N’y voyez aucune connotation déplacée oops