Archives par mot-clé : passe

Hécate, un roman inédit de Nathalie Henneberg à paraître

Début mai paraîtra aux éditions Sombres Rets, Hécate, un roman fantastique de Nathalie Henneberg. Si vous ne connaissez pas encore cette grande dame de la science-fiction  française, je vous conseille de vous plonger dans ses œuvres aussi bien écrites que génératrices de frissons et d’évasion.  (Ces romans publiés au masque ou au rayon fantastique sont facilement trouvables en bouquinerie et sinon il y a eu quelques rééditions récentes, par exemple La Plaie chez l’Atalante.)

Pour en revenir à Hécate, la publication de ce roman a donné lieu à toute une aventure à laquelle j’ai participé dans sa phase finale, pour la correction et l’illustration de couverture (ça fait quelque chose de jeter les yeux sur un texte inédit d’une auteure qu’on a beaucoup admiré !) Mais avant cela c’est l’histoire d’un manuscrit que Nathalie confie à la fin de sa vie à Didier Reboussin, un jeune fan et ami, pour qu’il l’aide à le finir. Mais la grande dame décède. Le manuscrit dort plusieurs décennies dans un tiroir avant de retourner sur l’écritoire grâce à quelques rencontres providentielles (Charles Moreau) et cette passion qui anime toujours Didier. Le hasard (Nathalie y aurait peut-être vu le destin) a fait qu’il a croisé un autre admirateur et fervent lecteur de Nathalie Henneberg, en la personne de Cyril Carau, avec lequel il a entrepris de finaliser le roman, dont il manquait les chapitres de conclusion. Après avoir soumis le manuscrit, en vain, à des maisons d’importance qui avait déjà manifesté de l’intérêt pour l’œuvre de Henneberg, Hécate prend le chemin du catalogue de Sombres Rets.

Pour moi cette aventure a un petit goût d’espoir et de revanche. J’aime l’idée qu’une auteure de sa trempe n’aura pas été oublié, j’aime l’idée que les minis maisons d’édition sont moins frileuses que les grandes, j’aime surtout l’idée que ce texte remarquable puisse paraître et susciter chez de futurs lecteurs l’envie de lire davantage de récits de Nathalie Henneberg.

Voilà la petite histoire qui se cache derrière la grande et belle Histoire narrée dans ce roman.

Pour en savoir plus sur Hécate, rendez-vous sur le site de Sombres Rets

[ Ecrire un récit ] le temps de la narration

Issu d’un long questionnement ou des fulgurances de votre instinct, le choix du temps de la narration est important. Le temps, présent, passé, va, dans une certaine mesure, influencer le lecteur. Parce que celui-ci aura des préférences, parce qu’il trouvera vos tournures plus jolies au passé, parce qu’il parviendra mieux à « vivre l’action » racontée au présent.

 

Voici donc quelques idées concernant la question du choix du temps de la narration :

  • Ce choix peut dépendre des choix faits au niveau du style, du type d’intrigue, du point de vue narratif.

On recourt au passé pour : un témoignage, la narration d’une épopée sur plusieurs années, décennies…

On recourt au présent pour : un journal intime, le compte-rendu d’enquête peut se faire au jour, le jour, une aventure riche en action et en rebondissements trouvera avantage à être narré au présent.

 .

 

  • Le passé est le temps le plus utilisé pour l’écriture romanesque. Ceci explique et s’explique notamment par le fait qu’il existe un grand nombre de tournures qui n’existent qu’au passé. Le passé avec sa pluralité de temps, permet aussi un plus grand nombre de nuances dans la manière d’amener l’action, de faire des distinctions.

ex : Passé simple versus imparfait selon que l’action a duré ou non. Ces nuances ne sont pas aussi riches au présent bien qu’on puisse user du présent de l’indicatif et en même temps du gérondif pour calquer cet effet. (NB : sur ce point la langue anglaise surpasse la nôtre)

 .

  • Utiliser celui avec lequel on est le plus habile. C’est du bon sens, mais ce n’est pas négligeable d’en parler, l’écriture est un art et non un sport : la maîtrise est plus importante que la performance.

ex : Le subjonctif présent est souvent plus simple et moins râpeux sur la langue que l’imparfait du subjonctif.

ex : Dans un récit au passé simple, un évènement encore antérieur doit être raconté au plus-que-parfait. Il s’agit de prendre le pli, d’y penser, au risque d’échouer à créer cette concordance de temps qui aide le lecture à comprendre la chronologie de l’histoire.

Même chose quand dans un récit au présent, on raconte un évènement au passé simple… mais étrangement le respect de concordance-là semble poser moins de problème aux auteurs.

 

 .

  • Dans un même récit, on peut mélanger des parties narratives au passé et d’autres au présent, comme lorsque l’on fait des flashback, qu’on raconte un évènement antérieur à l’action, voire que l’intrigue se situe à plusieurs époques et que l’auteur a choisi de l’écrire en épisodes non linéaires temporellement.