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Hécate, un roman inédit de Nathalie Henneberg à paraître

Début mai paraîtra aux éditions Sombres Rets, Hécate, un roman fantastique de Nathalie Henneberg. Si vous ne connaissez pas encore cette grande dame de la science-fiction  française, je vous conseille de vous plonger dans ses œuvres aussi bien écrites que génératrices de frissons et d’évasion.  (Ces romans publiés au masque ou au rayon fantastique sont facilement trouvables en bouquinerie et sinon il y a eu quelques rééditions récentes, par exemple La Plaie chez l’Atalante.)

Pour en revenir à Hécate, la publication de ce roman a donné lieu à toute une aventure à laquelle j’ai participé dans sa phase finale, pour la correction et l’illustration de couverture (ça fait quelque chose de jeter les yeux sur un texte inédit d’une auteure qu’on a beaucoup admiré !) Mais avant cela c’est l’histoire d’un manuscrit que Nathalie confie à la fin de sa vie à Didier Reboussin, un jeune fan et ami, pour qu’il l’aide à le finir. Mais la grande dame décède. Le manuscrit dort plusieurs décennies dans un tiroir avant de retourner sur l’écritoire grâce à quelques rencontres providentielles (Charles Moreau) et cette passion qui anime toujours Didier. Le hasard (Nathalie y aurait peut-être vu le destin) a fait qu’il a croisé un autre admirateur et fervent lecteur de Nathalie Henneberg, en la personne de Cyril Carau, avec lequel il a entrepris de finaliser le roman, dont il manquait les chapitres de conclusion. Après avoir soumis le manuscrit, en vain, à des maisons d’importance qui avait déjà manifesté de l’intérêt pour l’œuvre de Henneberg, Hécate prend le chemin du catalogue de Sombres Rets.

Pour moi cette aventure a un petit goût d’espoir et de revanche. J’aime l’idée qu’une auteure de sa trempe n’aura pas été oublié, j’aime l’idée que les minis maisons d’édition sont moins frileuses que les grandes, j’aime surtout l’idée que ce texte remarquable puisse paraître et susciter chez de futurs lecteurs l’envie de lire davantage de récits de Nathalie Henneberg.

Voilà la petite histoire qui se cache derrière la grande et belle Histoire narrée dans ce roman.

Pour en savoir plus sur Hécate, rendez-vous sur le site de Sombres Rets

Le Volcryn, George R. R. Martin

 

Le Volcryn de GRR MartinParu chez ActuSF éditions ce court roman du renommé Georges R.R. Martin (auteur de la saga fantasy Le Trône de fer) nous donne en fait à découvrir deux intrigues à fois parallèles et intimement intriquées. En premier, il y a la quête des volcryns, objet de recherche, de questionnement culturel et scientifique, pour lesquels l’équipe de Karoly s’enfonce dans des régions reculées de l’espace, dans l’espoir d’un premier contact avec ces entités. Étonnamment, ces derniers ne sont point perçus comme de potentiellement dangereux par les missionnés, qui nous apparaissent alors, à nous, lecteurs du 20e siècle, curieusement étrangers, délivrés de la peur primaire de l’autre, de la différence.

 

Pourtant ce premier constat est un leurre, en quelques pages, l’auteur nous montre que ce n’est pas l’enthousiasme qui prédomine dans le vaisseau, mais bien la suspicion et la crainte. Celles-ci se cristallisent dans le mystérieux commandant de l’Armageddon avec lequel les autres passagers n’ont de contact que grâce aux interphones et à l’hologramme apparaissant aux heures de repas. C’est là les bases de la deuxième intrigue jouée dans le théâtre du vaisseau : Qui est le commandant ? Quelle est sa véritable nature ? Pourquoi refuse-t-il de se montrer ou de laisser accès à certaines parties du vaisseau ? Le roman acquiert ainsi sa véritable forme narrative : un dangereux huit-clos qui va voir cet échantillonnage d’humains surdoués, hautement spécialisés, scientifique, xénobiologiste, cybertechnicienne, télépathe, linguiste, au prise avec des aléas triviaux : l’incapacité à communiquer, la curiosité, la promiscuité, la paranoïa, l’égotisme, la jalousie sexuelle, les préjugés.

 

Si l’auteur n’a rien fait pour rendre ses personnages attachants, les traitant sans complaisance aucune, qualifiant certains de laid, de sales, de gros… il parvient néanmoins à provoquer un peu d’empathie chez le lecteur par un effet flouté de miroir ; on souhaite évidement que l’humanité soit préservée. S’il est fait mention de relations sexuelles entre les protagonistes, celles-ci ne sont pas montrées (fausse pudeur ? habituelle censure américaine ?), rabaissées à des pratiques obligées, hygiéniques ou sanitaires. Plusieurs personnages se dégagent de la masse à la toute fin du récit, mais je pense que le format « petit roman » ou « novella » était décidément trop court pour espérer donner une vraie épaisseur aux nombreux personnages de cette histoire.

 

En dehors des personnages, reste le contexte, les histoires entremêlées évoquées ci-dessus, la richesse de certains concepts propres à la science-fiction et une narration plutôt tournée vers l’action, avec des rebondissements et un style dynamique, mais sans notable élégance, un peu moins fonctionnel pourtant que ce qu’on trouve trop souvent dans les romans du genre.

 

Un mot encore sur l’objet livre : C’est un petit format presque carré, agréable à tenir et à parcourir. La couverture mat lui confère au toucher un aspect particulier, la maquette intérieure est très simple, mais la relecture a été de qualité, je n’ai guère remarqué que quelques espaces manquants.

Du même auteur, je vous recommande la lecture du recueil Le roi des sables du même auteur et plus particulièrement la nouvelle éponyme qui conjugue avec brio et la même intensité cette fois : style, richesse du contexte SF et psychologie des personnages.

 

Avant que tout ne recommence en pré-commande

Dans un peu plus d’un mois paraîtra un roman que j’ai eu grand plaisir à corriger et à illustrer.

Il s’agit de Avant que tout ne recommence, un roman de science-fiction de  Michel Nittis qui ravira toux ceux qui rêvent d’évasion sidérale.

Planet opera dans sa première partie, space opera dans sa seconde, ce roman se prête mal à l’étiquetage habituel. C’est un conte qui parle d’étoiles, d’exploration tout en débutant sur la retraite du héros. C’est une histoire qui s’inscrit dans le futur et dans un empire terrien étendu sur des galaxies mais qui ne nous montre que quelques-unes des ramifications de son administration, de son évolution, lente, voire inexistante depuis des éons. C’est aussi la rencontre de personnages profonds et concrets dans leur vécu et leur émotion : le vieux baroudeur, la jeune scientifique, des robots qui rêvent d’humanité, un soldat qui rêve de liberté…

Et parce que les mots de Michel sont poétiques et éloquents, c’est aussi une ode à la vie, l’amour, la liberté, la découverte et la poésie des choses, des êtres, le mystère de l’inanimé, les forces gigantesques et insoupçonnées de l’espace.

En dire plus, risquerait de vous priver du plaisir de le découvrir… Dans la boutique de Sombres Rets, vous trouverez d’autres informations et les premières pages du roman sur un livre animé.

Une dernière chose : le roman est en pré-commande au prix de 14 euros (frais de port offert et marque-page en cadeau) jusqu’au 6 juin, date de sa parution, ensuite il y aura des frais de livraison en supplément, donc n’hésitez pas trop longtemps !