Archives par mot-clé : fantastique

Cante Jondo

Nouvelle publiée dans Borderline n°10

Cette nouvelle de 20 000 signes espaces comprises qui se déroule au XIXe siècle à Séville sur fond de flamenco. Elle fait partie des nouvelles du recueil Masques de Femmes.

Les premières lignes :

“Ils avaient bondi sur moi au détour d’une venelle et, sans que j’eusse le temps de crier ou de me défendre, m’avait poussé à l’intérieur d’une carriole fermée par des planches disjointes. C’est du moins ce que j’avais eu le temps de voir avant qu’on ne me bâillonne et recouvre mon visage d’un sac de jute fleurant la vermine et la moisissure. Je pensais à l’instant quel danger il y avait à subir des nausées, ma bouche occultée par un chiffon tâché de suif, mon estomac tout à la fois retourné par les goûts, les odeurs, et les chaos de la route. On avait quitté Séville et les proches abords de la faculté de médecine où l’on venait purement et simplement de m’escamoter… “

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Univers VI d’OutreMonde

Toute l’équipe d’OutreMonde a la joie d’annoncer la sortie d’Univers VI, sixième opus de sa web-revue !

94 pages de pur concentré d’Imaginaire, Univers VI célèbre le Romantisme Noir, avec au sommaire :

La Disgrâce de Lord st-Reeve, texte de Estelle Valls de Gomis illustré par Cyril Carau
Âprement mourir, texte de Willem Lukusa illustré par Elie Darco
Âmes soeurs, texte de Anthony Boulanger illustré par Annick D.C.
Comme une ombre, texte de Eris illustré par Clg
Ad vitam aeternam, texte de Romano Vlad Janulewicz illustré par Elie Guckert
Le Romantisme Noir et le mouvement gothique, un article de Ombeline Duprat
Le Baiser, texte de Sylvain Richard illustré par Fabien Fernandez « Fablyrr »
« Pétrus », texte de David Osmay illustré par Alda
Ôkami, texte de Philippe Déniel illustré par Tony Patrick Szabo
Damné par amour, texte de Ambre Dubois illustré par Elie Darco
La torture habitée, texte de Niggy illustré par Alain Mathiot

Couverture : Mathieu Coudray (Maz)

J’ai réalisé deux illustrations pour ce numéro, elles sont visibles dans mon portfolio ICI et LA wink

[Chronique de lecture] Borderline n°9

L’association Catharsis présente Borderline, son fanzine, dont vient de sortir le neuvième numéro. En couverture, une superbe illustration de Mathieu Coudray “Maz”, bien glauque, inquiétante, expressive, avec cette impression d’un drame démesuré en suspend. Elle nous prépare à une plongée nocturne et effrayante dans l’imaginaire de Brian Hodge puis de quatre autres auteurs. Une interview de l’écrivain John Everson agrémente le tout. Pas d’illustrations intérieures mais une mise en page propre, sobre et agréable avec ses quelques petits élèments graphiques.

Dans l’édito Lionel Bénard parle de l’association et des ateliers d’écriture qu’elle dirige, les travaux réalisés aux cours de ceux-ci donneront lieu à l’édification d’une anthologie. En attendant, les nouvelles de cette parution, “petites tranches de vie de personnages intriguants ou malmenés par la destinée” devraient nous donner l’envie de nous intéresser à Catharsis…

Mes remerciements à SunTzu, sous la plume de Brian Hodge, on voyage, on transpire, on vibre à l’unisson d’un journaliste, attachant et convaincant dans son quotidien, son métier, sa passion, sa part d’ombre. Mais cette rencontre se fait sur un champ de bataille, au coeur de l’horreur, du danger qui finit par le rattraper. Une nouvelle édifiante, aux thèmes multiples, sociétaires, politiques, la responsabilité de chacun de nous, des médias, les différents visages que revêt la vérité, et le Mal absolu retranscrit sous l’égide du Fantastique, mais si réaliste pourtant… il ne s’agit plus d’une composante surnaturelle, mais hypernaturelle.

L’interview d’Everson, mené par Lionel Bénard, un peu trop longue à mon goût, (je ne suis vraiment pas friante des interviews d’une manière générale), pas inintéressante mais plutôt classique et non exempte de coquilles de formulation, redondances et répétitions de mots.

Plus courtes que celle de Hodge, les nouvelles qui suivent n’en sont pas moins sympathiques.

Sérial qui pleure de Romano Vlad Janulewicz, un bon point pour le titre, j’aime les titres qui sont déjà toute une histoire… Quant au texte, une histoire de tueur pas tout à fait comme les autres, distrayante par son point de vue narratif et par son retournement de situation final.

Qui fredonne de Joseph Grimo, rapide et mystérieuse, dérangeante dans la thématique, une sale rengaine que nos bonnes conscience aimeraient à oublier, l’impression persiste après lecture, un texte qui marque, c’est bien mené.

Le Bouton de Nicolas Bénard, une histoire qui fait écho à certaine de nos peurs et joue là aussi sur le mystère, l’absurde, l’incongru. Mais la vraisemblance du début et l’originalité de ce huit-clos particulier s’estompe avec un développement trop rapide, plein de non-dit, avec une fin qui laisse un petit goût d’inachevé.

Une mauvaise plaisanterie de Stéphane Mouret, une très bonne histoire en clôture, très vivante, très vraie, servie par un beau style bien travaillé (le fonctionnel au panier !). On pénètre dans l’intimité de ses deux personnes, dans leur normalité à peine titillée par de petits tracas, pour sentir finalement sentir leur angoisse et vivre intensément le dénouement du texte. L’absurde et le réalisme sont ici bien dosés.

En quatrième de couverture, une illustration mystérieuse, urbaine mais féérique avec son personnage un peu méditatif nous convie à garder souvenance de ce bon numéro de Borderline. Son auteur, “B.”, à découvrir davantage sur son site : ICI