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Borderline n°10

Allez hop ! un egotrip pour changer, et ce, dans la contrée des joyeuses publications.

Je vous annonce donc la sortie de Borderline n°10, spécial « Espagne, Amérique latine » avec parmi les nouvelles au sommaire de ce numéro, une signée de mon chéri, Cyril Carau et une autre de moi, oui moi lol même si sur la couverture c’est écrit Elie Darcos au lieu de Darco…

Avant de copier-coller sans vergogne le message d’envoi de Jacques Fuentealba, voici quelques mots sur Borderline :

Borderline est un fanzine tourné vers le fantastique, l’horrifique et la littérature noire. Dans ses pages se côtoient les chroniques sur des auteurs, des livres, l’écriture… les tueurs en série, les histoires macabres, étranges, les suspenses et les frissons de l’horreur. Au format A5, il compte habituellement une quarantaine de page, une couverture et un quatrième de couverture en couleur, toujours très belles, soignées… La maquette intérieure est agréable, c’est un joli petit objet au prix de 4 euros et qui est tiré à une centaine d’exemplaires.

Vraiment, c’est un chouette fanzine. Récemment, l’équipe de celui-ci se posait des questions sur son avenir et celui de l’asso Catharsis, si vous êtes amateur de cette littérature, allez vite vous intéresser à Borderline, vous ne serez pas déçus ! love

Au sommaire une interview de Santiago Eximeno retraçant son parcours d’auteur et d’éditeur et six nouvelles, trois originellement en espagnol, trois d’autres francophones, sur l’Espagne et/ou l’Amérique Latine, toujours dans les genres de prédilection de Borderline : le fantastique, l’horreur, l’absurde…

Voici les titres des nouvelles et deux mots de présentation pour vous donner envie d’aller voir un petit peu plus loin, de feuilleter les pages de ce dernier opus :

Santiago Eximeno : Des croix dans le verger
Gabriel attend sur le quai de la gare qui va l’emmener loin de son village et voit défiler dans sa tête les derniers jours tragiques qui ont marqué les habitants… jusque dans leur chair.

Nicolas Chapperon : Aubes
Quand Talo, Tess, Ket et Xipe se chamaillent afin de créer un soleil viable pour leur tout nouveau monde, ça promet de belles catastrophes en perspective !

Sergio Gaut Vel Hartman : Martingale
Et si en changeant de main au moment d’écrire, on pouvait tracer un nouveau destin et le prendre en main ? Encore faut-il savoir s’arrêter d’écrire à temps…

Cyril Carau : La Ultima Cancion
Aux premières heures de la dictature chilienne, Victor Jara distille avec la seule arme qu’il dispose, la poésie, l’espoir dans le coeur des autres prisonniers…

Elie Darco : Cante Jondo
Dans l’Espagne de la Belle Epoque, un jeune étudiant en médecine est emporté dans l’étrange univers des Gitans…

Alfredo Alamo : Restes
Blasco, après avoir dîner dans l’un des plus grands restaurants au monde, le Lorem Ipsum, se prépare une sacrée indigestion. Le monde tourne bientôt au cauchemar, jusqu’à la nausée ultime…
A lire à jeun !

😈

[Chronique de lecture] Borderline n°9

L’association Catharsis présente Borderline, son fanzine, dont vient de sortir le neuvième numéro. En couverture, une superbe illustration de Mathieu Coudray “Maz”, bien glauque, inquiétante, expressive, avec cette impression d’un drame démesuré en suspend. Elle nous prépare à une plongée nocturne et effrayante dans l’imaginaire de Brian Hodge puis de quatre autres auteurs. Une interview de l’écrivain John Everson agrémente le tout. Pas d’illustrations intérieures mais une mise en page propre, sobre et agréable avec ses quelques petits élèments graphiques.

Dans l’édito Lionel Bénard parle de l’association et des ateliers d’écriture qu’elle dirige, les travaux réalisés aux cours de ceux-ci donneront lieu à l’édification d’une anthologie. En attendant, les nouvelles de cette parution, “petites tranches de vie de personnages intriguants ou malmenés par la destinée” devraient nous donner l’envie de nous intéresser à Catharsis…

Mes remerciements à SunTzu, sous la plume de Brian Hodge, on voyage, on transpire, on vibre à l’unisson d’un journaliste, attachant et convaincant dans son quotidien, son métier, sa passion, sa part d’ombre. Mais cette rencontre se fait sur un champ de bataille, au coeur de l’horreur, du danger qui finit par le rattraper. Une nouvelle édifiante, aux thèmes multiples, sociétaires, politiques, la responsabilité de chacun de nous, des médias, les différents visages que revêt la vérité, et le Mal absolu retranscrit sous l’égide du Fantastique, mais si réaliste pourtant… il ne s’agit plus d’une composante surnaturelle, mais hypernaturelle.

L’interview d’Everson, mené par Lionel Bénard, un peu trop longue à mon goût, (je ne suis vraiment pas friante des interviews d’une manière générale), pas inintéressante mais plutôt classique et non exempte de coquilles de formulation, redondances et répétitions de mots.

Plus courtes que celle de Hodge, les nouvelles qui suivent n’en sont pas moins sympathiques.

Sérial qui pleure de Romano Vlad Janulewicz, un bon point pour le titre, j’aime les titres qui sont déjà toute une histoire… Quant au texte, une histoire de tueur pas tout à fait comme les autres, distrayante par son point de vue narratif et par son retournement de situation final.

Qui fredonne de Joseph Grimo, rapide et mystérieuse, dérangeante dans la thématique, une sale rengaine que nos bonnes conscience aimeraient à oublier, l’impression persiste après lecture, un texte qui marque, c’est bien mené.

Le Bouton de Nicolas Bénard, une histoire qui fait écho à certaine de nos peurs et joue là aussi sur le mystère, l’absurde, l’incongru. Mais la vraisemblance du début et l’originalité de ce huit-clos particulier s’estompe avec un développement trop rapide, plein de non-dit, avec une fin qui laisse un petit goût d’inachevé.

Une mauvaise plaisanterie de Stéphane Mouret, une très bonne histoire en clôture, très vivante, très vraie, servie par un beau style bien travaillé (le fonctionnel au panier !). On pénètre dans l’intimité de ses deux personnes, dans leur normalité à peine titillée par de petits tracas, pour sentir finalement sentir leur angoisse et vivre intensément le dénouement du texte. L’absurde et le réalisme sont ici bien dosés.

En quatrième de couverture, une illustration mystérieuse, urbaine mais féérique avec son personnage un peu méditatif nous convie à garder souvenance de ce bon numéro de Borderline. Son auteur, “B.”, à découvrir davantage sur son site : ICI