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Extrait de Ténèbres blanches

La rédaction et les corrections de Ténèbres blanches prennent fin, ce mois-ci, et cela tombe bien, car le printemps aidant, j’ai très envie de me pencher sur un nouveau projet plus léger et à destination de plus jeunes lecteurs. Ce roman-ci, à destination des adolescents et se déroulant en Antarctique, a demandé un petit surplus de concentration et de rigueur concernant les recherches bibliographiques et la cohérence scientifique. Il m’a surtout permis de voyager plus loin que prévu et de jongler  avec les peurs des personnages… Actuellement, à Vostok ou à Concordia, il fait – 68 °C, ces stations scientifiques du continent blanc s’avancent vers la nuit permanente. Sous nos latitudes confortables, je vous propose de découvrir cet extrait de Ténèbres blanches et vous souhaite la bienvenue à Fortuna :

       — Monsieur le Secrétaire ? La couverture nuageuse va en diminuant, nous approchons du 70e parallèle, prévient le copilote par la sonorisation des casques.

       Il y a deux heures, lorsqu’ils ont décollé du porte-avion Kœnig, croisant dans la mer Dumont-d’Urville qui borde Terre-Adélie, les flots gris répondaient au ciel dans la même tonalité. Au survol des terres, le brouillard et les nuages se sont densifiés, limitant la visibilité directe, mais sur le Pétrel 2, cet appareil ultramoderne, outre les projecteurs surpuissants, les pilotes ont bien d’autres outils pour acquérir des données sur l’environnement. Ils sont acheminés en toute sécurité.

        Cris colle son front à la vitre pour sonder les nuées. Lorsqu’elles se déchirent enfin, il n’y a rien à voir que de gigantesques étendues blanches. Les sommets de la chaîne Transantarctique ne sont pas observables, mais cette apparente platitude de l’inlandsis est un leurre. Dessous la banquise, des reliefs fantastiques demeurent cachés : des monts, des vallées, des lacs, des volcans et même les restes de forêts fossilisées… Et quand ils auront touché à leur but, ils évolueront sur des champs de glace à 2500 mètres de hauteur.

     Quelques minutes plus tard, Cristobal perçoit la perte d’altitude par une gêne dans l’oreille. L’hélicoptère ultramoderne vient d’entamer la descente. Remué par une nausée, l’adolescent se demande ce qu’il fait là. Changer d’air, oui, mais pour un air polaire ? Un sentiment d’irréalité le visite tandis que leur objectif se devine dans la glace : la base Fortuna. Site exceptionnel par sa localisation, mais aussi par sa double et nouvelle vocation : la recherche scientifique et l’exploitation minière. On pourrait rajouter : par son architecture… songe Cris en détaillant les installations futuristes qui grossissent sous ses yeux.

      Le dôme central, avec sa coupole géodésique d’acier bleuté, et ses « unités », organisées tout autour : deux longs hangars, rasant la calotte glaciaire, couverts par des panneaux photovoltaïques héliotropes et quatre heptagones irréguliers. Ce quatuor de bâtiments compte trois niveaux, leur toit est facetté, coupé par la verrière d’un puits de lumière, qui laisse entrer le jour ou la radiance des étoiles du cycle polaire. Les unités de vie sont montées sur d’énormes vérins hydrauliques pour les isoler et anticiper l’élévation des glaces.

     S’y ajoutent des galeries suspendues et d’autres enterrées. Pour résister à la pression titanesque de la glace, ce sont de véritables sarcophages de béton, on devine leur tracé même en hauteur. Ces conduits relient toutes les constructions, sauf la structure arrondie du télescope qui joue l’électron libre en périphérie. À l’opposé de celui-ci, trois éoliennes de belle taille fournissent une autre portion d’énergie propre à la base scientifique. Oui, ça ressemble à une molécule chimique à moitié enfoncée dans une gelée blanche.

      Tout disparaît quand les retors de l’appareil mettent en suspension des écailles de glace dures comme de la pierre…

 

 

Complexe, le prologue

Il y a quelques semaines, je mettais un point final à Complexe, un roman jeunesse (+13 ans) policier et dystopique, que j’ai porté un peu plus loin et un peu plus profond que prévu.

En cause : le compas qui m’aura crevé l’œil ou bien le réalisme que j’ai souhaité instiller dans ces eaux troubles, à l’image de la psychologie humaine ou de la biodiversité marine, deux thématiques importantes dans le récit.

Mais Complexe c’est surtout l’histoire de Corégone, une jeune enquêtrice qui a les manières d’un barracuda et la tenacité d’une patelle sur son rocher… tic

 

Comme annoncé dans le titre de cet article, voici le prologue de ce roman :

 

 

[Projet] Cinq visages de solitude

100 % ➔ 450,000 / 450,000 signes espaces comprises

 

Phase actuelle : SOUMISSION

Date d’achèvement : Juin 2019

Type : Roman

Genre : blanche, jeunesse

Extrait : […] Les cours ne débutaient qu’à 10h15. Ses deux premières heures avaient été annulées. Samedi, sa mère avait reçu un message sur son portable en ce sens. Vingt minutes de Thomas en moins ; l’avant-cours et la pause de 10h… Telle avait été sa réaction, au lieu de se réjouir de cette rallonge au week-end. Thomas, toujours Thomas… Les yeux montant au plafond, Mila s’imagina, qu’une à une, ses pensées allaient se nicher dans une fissure. Bien au chaud, bien cachées, elles attendraient de revenir s’expurger sur le papier. La lettre fut placée dans l’enveloppe. Dessus, elle écrivit : Thomas. Mila se leva et la glissa dans la poche de son blouson. Devant le miroir de sa salle de bain, une lingette, aussi humide et cotonneuse que cette matinée de novembre, ôta les couleurs de son visage. Le pourpre de ses lèvres, le rose de ses joues, le brun sur les ailes de son nez, le noir sur ses cils et le vert amande de ses paupières. Au détriment de Mila, il récupéra son visage […]