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[Chronique de lecture ] Station Fiction n°2

Station Fiction est le fanzine de l’association Chantiers Imaginaires. Le second numéro vient de sortir dont voici un rapide compte-rendu de lecture…

Joli, bien maquetté – sauf peut-être les numéros de page que je trouve un peu trop proche du texte – ce nouveau numéro de Station Fiction est vraiment agréable à lire et à feuilleter.  Les illustrations de Vain, tant la couverture que la BD ou le Canard sont chouettes, dynamiques et réussies, porteuses d’un vrai esprit SF. Les autres élèments rédactionnels, comme le Canard Cosmique et la Bande Annonce relève d’une idée sympa, supporte pour la première une pointe d’humour, pour la seconde un fil conducteur qui donne envie d’acheter le suivant. Quoique la BA aurait peut-être gagnée à être présentée avec une identité graphique plus marquée, là on la « confond visuellement » avec le bulletin et la mettre avant celui-ci puisque c’est cet ordre qui est défini dans le sommaire ( mais c’est du détail of course)

Concernant les textes maintenant, je vous livre quelques rapides impressions à prendre pour ce qu’elle sont, rien de plus que des ressentis…

  • Les Bâtisseurs du vide de Hans Delrue : Une idée intrigante constitue la clé de voûte de ce texte écrit correctement. Il y a de belles images et descriptions. Le titre lui-même est beau mais j’ai regretté les quelques longueurs dans le dialogue. Les bases de l’univers sont données toutes à la fois et de façon linéaire, le texte manque peut-être d’un peu d’efficacité et d’action de ce point de vue-là. La réaction des humains vis-à-vis des ET ne m’a pas semblé cohérente, question de sensibilité je suppose, cela m’a fait penser à la SF des années 50, défaitiste, avec un côté assumé d’absurde et des situations qui finissent toujours mal.
  • Peace and love de Bruno Faure : Un style enlevé, une narration efficace qui va vite et coule bien. Une idée originale et intéressante. Et même si au cours de sa lecture, on se doute de ce qui suit, on prend plaisir à lire car c’est très vivant. Un seul regret : la fin un peu ouverte. L’humanité est-elle en perdition du fait de la chute de la natalité ? J’aurais aimé – en tant que femme 4grin – que l’auteur nous renseigne ou nous venge, en faisant peser davantage la faute sur les épaules des hommes.
  • Quatre étoiles au firmament de Romain Lucazeau : Un texte bien écrit, la trame se déroule sans accrocs mais aussi sans grande surprise ou enjeu sauf en ce qui concerne la chute. Un univers bien documenté, riche et cohérent mais les aspects relationnels toujours négatifs entre les personnages ne m’ont pas permis de m’attacher aux protagonistes, je suis restée un peu extérieure à l’histoire.
  • L’exécution de Mozart de Dominique Molès : Un texte bien écrit, plutôt prenant, quoique l’idée de base puisse sembler évidente par rapport au thème de l’appel à textes, le traitement qu’en fait l’auteur est vraiment personnel. C’est une réussite, on s’attache facilement au narrateur, à ce qu’il dit et pense, il nous prévient à chaque page de la catastrophe imminente mais le dénouement ne nous est pourtant pas dévoilé avant l’heure. Le suspense fonctionne donc bien. L’absurdité et la touche de cynisme de la chute sonne juste.
    Un détail : la première page du texte présente un seul très gros paragraphe, ça semble un peu indigeste.
  • Renouveau de Hubert Szymczak : Ce que je juge être des soucis au niveau du style (répétitions de mots, lourdeurs, trop de découpage) ont rendu ma lecture un peu difficile au début. Il y a beaucoup d’idées dans ce texte, le cynisme est bienvenu, l’idée finale qui constitue la chute est bien exprimée et intelligente mais le reste m’a semblé trop hermétique car désordonné.  Je crois que je suis passée à côté des véritables intentions de l’auteur.
  • Les Explorateurs de V.K. Valev : Le texte commence mal, un problème de structure ou un oubli de mot fait que la première phrase « n’est pas française. Selon moi, il y a quelques soucis de formulation et des répétitions dans ce texte aussi. Une tendance à s’appesantir et beaucoup de détails techniques rendent la première partie peu dynamique. Dès la seconde, cela devient plus intéressant et on suit l’action avec plus de facilité dès qu’on comprend que ce que le père et l’enfant ont découvert, c’est bien la sonde mentionnée au début. Par contre j’ai été très surprise et déçue par la fin et la « légereté », presque l’absence de chute. Quel était l’enjeu de ce texte ?

En conclusion, c’est un chouette numéro, pour la qualité du support comme pour son contenu. Cependant j’ai trouvé les textes un peu trop homogènes sur le fond : la même approche du thème (peut-être un peu trop spécifique et orienté 100% SF). Mais aussi homogènes en ce qui concerne le style, qui lui aussi est très  » SF classique « , simple et direct. J’aurais aimé voir à l’oeuvre des stylistes plus lyriques, romantiques ou carrément argotiques.

Cependant je suis bien conscience qu’on compose un sommaire avec ce qu’on a sélectionné et reçu. Pas de crainte, donc pour les numéros suivants ! avec la régularité des parutions, je pense que plus d’auteurs se manifesteront et contribueront aux Chantiers.  love

Parution d’Ananké, le 1er numéro du Fanzine du polar et de l’Etrange

… et que même que si je fais des titres aussi longs, c’est pour le référencement ! 😛

Chers internautes qui faites parfois un détour sur mes détours, j’ai une nouvelle géniale à vous annoncer :
LA SORTIE D ANANKE 1, LE FANZINE DU POLAR ET DE L ETRANGE ! sur lequel nous travaillons mon chéri et moi depuis plusieurs mois. (j’ai fait la maquette 💡 )

Après de périlleuses embûches, le voici fin prêt, à être commandé en allant cliquer sur la bannière ci-dessous :


Voici le sommaire :

Le Drée, une nouvelle de Cyril Carau, illustrée par Elie Darco
Monsieur N’Bangué, une nouvelle de Agnès Laroche, illustrée par Maz
Lucy Henge, une nouvelle de Anthony Boulanger, illustrée par Nathy
Ogre, une bande dessinée de Grem
Amour toujours, une nouvelle de Shunga, illustrée par Blÿnt
Shaky ground, une nouvelle de Florent Jaga, illustrée par Alain Mathiot
La sagesse papillon, une nouvelle de William Blanc, illustrée par Fablyrr
Vie et mort des pauvres dans les cités HLM, une nouvelle de Tony Coppola, illustrée par GremDes histoires, des ambiances, des styles très différents mais fortement teintés d’étrange et de littérature noire ! A dévorer passionnément 😈

[Chronique de lecture ] Plum’arts n°1

Bdromadaires est une association de joyeux graphistes qui lancent là le premier numéro de leur fanzine constitué de BD, d’illustrations et d’une nouvelle illustrée. L’objet, au prix de 3 euros se présente sous format A5, agraphé, avec une couverture couleur glacée du plus bel effet et des pages intérieures en N&B. La particularité de ce fanzine est d’avoir un contenu duel, “grave” ou “comique” selon que l’on commence à lire par le début ou la fin. Une trouvaille originale !

L’édito donne le ton, il s’agit d’un travail amateur mais la mise en page est relativement soignée, bien que pas tout à fait maîtrisée, les éléments s’enchainant apparemment au hasard. On ne sait plus où commencent et finissent certaines BD. Et le gros point faible : la taille des polices, trop petites à lire dans certaines vignettes. Dommage aussi que l’équipe ne se soit pas davantage penché sur le problème et les “pertes” subséquentes à une impression en N&B : il aurait fallu balancer les gris sur certaines planches dont le contraste est insuffisant, dommage le dessin semblait beau !

Pour ce qui est du contenu lui-même, il y en a pour tous les goûts : des aventures burlesques, étranges ou cyniques, des tracés réalistes ou caricaturaux. La palme en revient à Fey pour son illustration Nomade. A Maz pour sa BD Le chanceux : un dessin superbe et une histoire simple mais avec une chute vertigineuse, ainsi que pour ses zozios désopilants. J’ai aussi beaucoup apprécié le magnifique travail graphique de GSMRKOLJ, mais là, les vignettes sont vraiment illisibles sans yeux bioniques.

La très belle illustration de Runi sur la nouvelle piquante mais manquant de maturité de Gari. La blagounette de Gifs-World et de son magichien. L’humour de Dreamer dans Les Reporters Sans limites version strip.

J’attire cependant l’attention de l’asso sur un manque tragique dans ce fanzine : la rigueur orthographique. Il y a des fautes, des erreurs typographiques aussi bien dans les BD que dans la nouvelle, à croire qu’il n’y a eu aucune relecture. Cela fait très mauvaise impression même pour un ouvrage amateur.

Pour un premier numéro, c’est très encourageant et si les soucis certes importants de réglages en pré-impression, de taille de vignettes et de syntaxe sont réparés, nul doute que le second opus gagnera en qualité et en professionnalisme.