[Chronique de lecture] Faerie Hackers, Johan Heliot

Sur les deux chemins, d’un monde féerique et de notre époque contemporaine, ce roman, signé Johan Heliot et publié chez Mnémos, nous entraîne à la rencontre d’entités démoniaques qui utilisent les technologies cybernétiques pour arriver à leurs fins : sortir de l’enfer. L’auteur se montre très inventif et son talent de conteur allié à un style sûr donne réalité à ces deux univers, nous dévoilant un royaume de Faerie peuplé de diverses et pourtant mythiques créatures, leur octroyant des us, préoccupations sociétales et politiques assez différentes des inspirations médievales que l’on trouve souvent dans les histoires mettant en scène les peuples féeriques.

Son enfer des démons est dantesque et le lien qui existe entre la prison démoniaque et les atrocités commises dans notre monde moderne se trouve à la base de ce récit qui mêle thriller, cybernique, urban fantasy et univers parallèle féerique. L’enquête en elle-même ne résisterait pas à quelques célèbres et romanesques limiers, c’est presque trop simple, mais pour les personnages de Johan Heliot, un poil caricaturaux, c’est déjà assez compliqué comme cela.

L’auteur, s’il ne cesse de nous étonner par ses idées, les liens qu’il tisse entre des sources d’inspiration très diverses : une société de jeu vidéo dont les objectifs sont à la fois financiers et démoniaques, des vengeances d’outre monde, un voleur de peau, un combat dans le cimetière de Montmartre, un prince en danger défendu par un mousquetaire féerique qui aurait inspiré Dumas, une fée en exil politique, des joueurs de jeux vidéos devenant assassin, a dû mal à faire prendre la mayonnaise lorsqu’il s’agit de tisser des relations entre les personnages, de faire naître des sensations et des sentiments chez le lecteur autre que la simple distraction de lire un roman original et dépaysant.

Certains aspects même des relations entre l’héroïne et le héros sont des classiques : la scène de la douche ou le gros smack final à l’hôpital sur fond de happy end.

Une bonne lecture donc, divertissante et réjouissante par ce mélange de genre, mais n’allez pas y chercher de grandes vérités ou de messages subliminaux, tout est à portée de lecture, peut-être même un peu trop en ce qui concerne les protagonistes de l’histoire.

Alda

Anilori, ou Alda a une belle passion pour les mots et les images. Elle a écrit deux histoires en ligne qu’elle a elle-même illustrées. Elle illustre souvent des zines et réalise les planches d’une BD, Les Chroniques d’OutreMonde, en collaboration avec Gaëlle K. Kempeneers sur OutreMonde.

Alda a réalisé cette illustration pour ma nouvelle Et si on disait au sommaire de Nuits d’Almor n°1.
Avec un style bien à elle, Anilori a beaucoup apporté au texte. Les couleurs, le tracé, la lumière sont magnifiques mais ce qui la rend particulièrement attachante et vivante, ce sont ces pointes d’humour qu’elle a parsemées dedans, comme un clin d’oeil à sa propre enfance…

Alain Mathiot

Alain Mathiot est illustrateur freelance et réalisateur de films d’animation. Acrylique ou peinture numérique, il a des couleurs et un style bien à lui, un grand sens de la mise en scène aussi.



Alain Mathiot
a réalisé cette illustration pour ma nouvelle Aux innocents les mains pleines de sang parue dans Nuits d’Almor n°1.
Alain offre toujours des visions démentes et s’implique beaucoup dans l’esthétisme et le sens qu’il donne à ses illustrations. Outre l’ambiance horrifique du texte, son mystère et sa gravité, il a su capter et retranscrire de multiples détails et symboliques. Un très beau travail d’interprétation.