J’ai bien trop la flemme, en ce pâle dimanche aoutien, pour rédiger une longue et vraie chronique de lecture… Alors voici la première partie d’une petite rétrospective des romans que j’ai lu durant le mois. Tous relèvent du courant de la science-fiction et je les ai lus dans le train, chez mes parents ou chez moi, part du butin d’un vide-grenier bourguignon, grand broché ou petit poche issu de la grosse bibliothèque de Cyril qui me faisait de l’œil depuis un moment… Et pour ne pas suivre la logique je vais commencer par le dernier lu…
La forêt de cristal de J. G. Ballard
Je ne connaissais cet auteur que de nom. Sur le 4ème, on présente cet ouvrage comme étant son chef d’œuvre… Si j’avais foi en ce que les éditeurs écrivent sur le quatrième de couverture, je ne suis pas sûr que j’aurais à cœur de découvrir plus avant l’œuvre de cet auteur. Heureusement je me méfie de ce que le bon peuple a l’habitude d’encenser.
D’après ce que j’ai compris, monsieur Ballard aime à nous dépeindre des apocalypses terriennes, dans la forêt de cristal le fléau prend l’apparence d’une cristallisation qui touche aussi bien les végétaux, les animaux etc… Tout devient bijou d’autant plus qu’il est immobile ou se laisse gagner par une sorte d’immobilisme.
Les personnages luttent contre le phénomène ou l’acceptent comme une sorte de bénédiction car beaucoup semblent atteint par une dépression qu’on ne comprend pas bien. Cette langueur des personnages s’étale à l’unisson de la narration qui a ses longueurs et ses rebondissements dont le moteur tient plus de la génération spontanée que d’une réelle relation de cause à effet entre les évènements.
J’aurais tendance à dire que sous des dehors stylistiques beaux, maîtrisés quoiqu’un peu surannés, l’auteur déroule parfois sa trame « au petit bonheur la chance »… à moins que l’inconséquence des personnages, leurs réactions à la limite de l’incohérence ne proviennent de la dépression dont j’ai parlé ci-dessus. J’ai aussi eu parfois l’impression de vérités assénées : comme pour l’explication soudaine et reconnue du phénomène de la cristallisation, qu’on développe juste assez, comme faire-valoir des états d’âmes humains, mais pas assez pour une fan de hard science comme moi.
Quoiqu’il en soit, ce livre a quand même le mérite de nous faire voyager, de nous confronter avec des éléments qu’on attend pas dans la SF : la terre, l’Afrique, l’ambiance début de siècle, la lèpre, les colons, la dépression… Il est aussi bien écrit, littéraire dans le style, ce que me plait ! et porteur de belles images, d’une dimension universelle pour ce qui est du thème, de ce qu’on devine comme morales ou idées. Mais je suis restée un peu sur ma faim, espérant une chute ou vérité finale qui aurait donné au texte un peu plus d’envergure.