La forêt de marbre, Théo Durrant

theo durrant, la forêt de marbre

Aux très regrettées Néo, Nouvelles éditions Oswald, paru aussi en poche, non réédité à ce jour.

J’ai plongé dans ce polar nerveux sans avoir su que je rencontrerai au fil des pages la plume de plusieurs auteurs, et je ne l’ai pas deviné car chacune se font dans l’autre, chacune s’est mise au service de l’histoire ; le roman n’est ni égal, ni morcelé, ni différemment stylé d’un chapitre à l’autre. Voilà la preuve que ce genre d’exercice, récurrent dans les ateliers d’écrire, peut produire de très belle œuvre concrète et cohérente.
Mais intéressons-nous plutôt à l’histoire… Mêlant savamment vieilles histoires de famille, préjugés de la société, traumatisme de la grande guerre, héroïsme ordinaire et amour filial passionné, ce roman est du genre qu’on prend en main et qu’on ne quitte plus jusqu’à la dernière page. Bien sûr, il joue de notre corde sensible, la petite victime est innocente et le compte à rebours toujours présent à l’esprit, mais les auteurs ont su donner du relief à tous les personnages, de l’humanité, des vices et des beautés très humaines qui donnent de l’ampleur et du mystère à leurs actes et leurs réactions. Même le héros est égratigné et sa quête désespérée jamais plus réelle et angoissante que lorsqu’on devine qu’elle est le fruit d’une vengeance causée par des circonstances dont il n’est pas entièrement innocent.
Mais la chute n’en reste pas moins réussi et de nombreuses révélations finales permettent de maintenir le suspens et l’intérêt jusqu’au bout.
Le personnage le plus intéressant restera pour moins l’impassible secrétaire, loin du stéréotype de la midinette amoureuse de son patron, qui le suit et l’épaule dans sa quête pour la simple raison que c’est ce qu’il faut faire…

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