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Défi de printemps : le roman d’amour

Avec mon compagnon, on s’est lancés un drôle de défi, après avoir pris connaissance de l’appel à manuscrit d’une nouvelle maison d’édition : Ecrire un roman d’amour.

Si Cyril a déjà composé des textes sentimentaux, érotiques, ce qu’on appelle « en gros » la littérature blanche (pour l’opposer à la noire : le polar, ou à l’imaginaire par exemple). Moi je suis grande novice en la matière, parce que mes quelques essais dans ce genre aussi infructueux, qu’honteux, datent de mon adolescence.

De plus, c’est pas une littérature que je lis beaucoup, du moins dans sa composante moderne. Parce que la blanche des grands classiques, ça j’en dévore toujours, de même que les récits historiques.

Pour autant, en mars, on a parié des clopinettes qui serait le premier à finir son manuscrit et pour l’instant, je frime car venant de rajouter une ligne dans mon tableau de projet, je suis bonne première.

On a radicalement pas la même méthode d’écriture.

Cyril a commencé par longuement s’informer auprès de sa soeur et de ses nièces de ce qui leur plaisait dans les romans d’amour, puis il leur a emprunté leur livre préféré parmi lesquels  il y avait un Anna Gavalda, un Michel Déon… Qu’il a lu pour se nourrir du genre.

Moi je me suis contentée de ramener à la surface de mes pensées, d’anciennes lectures, j’avais peur de me parasiter, de trop douter au moment de mettre en place ma propre histoire.

J’ai donc construit mon récit dans ma tête, en prenant comme point de départ le personnage principal et en l’habillant d’un vécu, d’une histoire, d’espoirs, de petites lâchetés et de faiblesses pour le rendre humain. J’ai gambergé longuement avant d’écrire la première ligne, Cyril avait pris de l’avance et disposait déjà d’un plan solide. Enfin, je me suis lancée après avoir établi trois règles qui me semblent majeures pour écrire ce genre d’ouvrage :

  • utiliser un style fluide et moderne (plus simple et efficace que celui de mes écrits imaginaires)
  • adopter un point de vue intimiste (rendre le personnage humain jusqu’à la couleur de ses chaussettes dépareillées)
  • avoir à l’esprit que les histoires d’amour qui plaisent le mieux, sont celles qui sont un brin compliquées à la base et qui peinent à se mettre en place.

 Pour finir, j’ai ajouté quelques ingrédients secrets : un peu de mystère, de l’excentricité, des tracas ordinaires et extra-ordinaires, une certaine idée de la destinée…

Avec mes 115 000 signes, je me trouve presque à mi-parcours. Finalement, ça me fait du bien d’envisager des récits plus courts, j’avance d’autant plus vite que la ligne d’arrivée ne me semble pas bien loin. Et puis il y a un autre avantage à écrire une histoire contemporaine, qui parle d’un quotidien qui pourrait être le mien, on a moins besoin de se documenter, on fait moins de descriptions, donc le récit est plus vivant, car il y a logiquement plus de dialogues.

Par contre, si je me sens de plus en plus à l’aise dans cette phase d’écriture, j’ai vraiment dû mal à envisager l’accueil que me feront mes premiers lecteurs et bêta-lecteurs. C’est très différent de ce que j’écris d’habitude. Cela me donne plus de trac que pour un texte imaginaire, mais ça n’est pas déplaisant, au contraire, ce genre de défi génère de nouvelles aspirations, des ouvertures sur d’autres façons d’écrire.

Un marathon pour un chapitre

Ce week-end, tandis que mon âme sœur et collaborateur, appelé vers la lointaine capitale pour le Festival Zone Franche, présente les éditions Sombres Rets, moi je garde le fort. Sur la porte de l’appart, j’aurais pu poser un écriteau  « bulle d’écriture, no trepassing »  mais y’a jamais personne que moi qui comprend mes écriteaux… (mon ancien appartement en avait un où y ‘avait écrit : « mon trou de hobbit » mais ma vie d’alors étant désespérément vide de lecteurs d’imaginaire, il ne m’attirait que des froncements de sourcils et blague salace. )

Qu’importe ! j’y suis pourtant dans ma bulle, avec le nécessaire alimentaire pour tenir un siège et ne pas avoir à descendre la poubelle, toute entière dévouée à mon marathon pour un chapitre. Ma tâche est claire : venir à bout du chapitre 5 d’Æsir commencé ce matin même à 8 heures pétantes ! ouais plus ou moins quelques minutes, le temps d’avoir un café et une température décente pour travailler (Une distorsion spatio-temporelle ayant pour quelques jours propulsé Marseille et sa région sous des latitudes boréales). C’est une question d’honneur ! ce roman est en cours depuis trop longtemps ! (comme tous les autres me direz-vous si vous consultez ma page projets… mais personne n’est parfait…)

Samedi, 14h30 : l’heure est grave puisque j’en suis à 2000 signes d’un chapitre devant au moins en compter 60 000. Même si je décide que lundi, on sera encore en week-end (ouais moi aussi je peux faire des distorsions spatiotemporelles quand ça me chante d’abord…), ça risque d’être un brin juste, quand même.

Samedi, 17h00 : avec des périodes de pause ou de « je fais autre chose » de durée équivalente à celle de mes vraies périodes d’écriture, je plafonne à 7000 signes et n’en suis encore qu’à la première sous-partie. Je me donne une heure pour doubler le score… Plus la marche est haute…euh plus la marche est haute quoi…

Samedi, 19h00 : 12 000 signes, je jette l’éponge, le reste demain.

Dimanche, 17h30 : j’ai jeté toutes les bases du plan de ce chapitre et touche difficilement au 20 000 signes. La flemme dominicale ne m’a lâchée de la journée  d

Lundi, 18h : je viens d’avancer vite et bien, 28 000 signes au compteur. Mon marathon est perdu mais je puis espérer finir avant le week-end prochain si je garde ce rythme, de plus le chapitre s’en va faire plus de 60 000 donc finalement.

En lorgnant sur ma page projets, je me dis que mettre un coup de pression de temps à temps est plutôt bénéfique.  Je devrais pouvoir tenir mes objectifs de l’année.